Ancêtre du « smartphone », la tablette de cire fut remplacée par… le papier !

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Les tablettes de cire ont servi de support d’écriture en Europe occidentale jusqu’au XVIe siècle. Il s’agit de planchettes de bois peint, souvent du buis, creusées en cuvette dans laquelle on coulait de la cire colorée, mêlée à diverses substances, comme la poix. Certaines, de luxe, étaient en ivoire. Elles mesuraient une trentaine de centimètres de long sur une vingtaine de large. Elles pouvaient être reliées par des charnières ou des lanières de parchemin, formant des volumes plus ou moins gros (jusqu’à 16 feuillets). Les volumes s’organisaient mêmes en tomes (c’est le cas pour certains comptes de roi de France).

On écrivait avec des stylets de bois, d’os, de fer ou d’argent. Le bout pointu du stylet servait à écrire ; l’autre bout, évasé, à effacer l’écriture.
Fabriquées par des tabletiers, dont le métier était organisé comme toute autre corporation, les tablettes étaient employées par les clercs, les écoliers, les marchands, les princes.
Elles étaient utilisées pour apprendre l’alphabet, pour prendre des notes durant les cours ou les sermons, servaient de brouillons pour des œuvres littéraires ou artistiques (le poète Baudri de Bourgueil, au XIIe siècle, leur consacre un poème). Elles étaient aussi employées pour écrire des comptes, usage répandu chez les gestionnaires d’abbaye, de ville, parmi les comptables des princes, chez les marchands.

Les tablettes coutaient moins cher que le parchemin. Le papier a sonné la fin de leur emploi. Étant donné leur caractère d’objet courant, voire déconsidéré, et leur fragilité, peu de tablettes sont conservées.

🖼 Illustration :
Comptes sur tablettes de cire
Allemagne, début du XVIIe siècle
Tablettes de bois maintenues au dos par du parchemin, étui de cuir, 16, 5 x 10,5 cm.
BnF, Manuscrits occidentaux, allemand 55

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