Une grande incertitude règne autour de l’avenir de la papeterie de Condat, premier employeur privé de Dordogne, une papeterie aujourd’hui détenue par le groupe espagnol Lecta, et des 530 emplois directs induits. Source : FR3 Périgord.
Un comité d’entreprise extraordinaire s’est tenu le 25 octobre dernier.
À l’ordre du jour : le changement de la chaudière à gaz et surtout une demande urgente de subvention. La chaudière à gaz produit la vapeur d’eau indispensable à la production du papier couché, soit 430 000 tonnes par an.
Mais ce marché s’effrite avec des pertes de commandes 2 à 3 % par an. les coûts de production s’envolent. En cause notamment, la consommation excessive de gaz de la chaudière. Or, l’énergie entrerait à hauteur de 30 % dans le coût de production du papier.
Pour améliorer la compétitivité du site, la direction souhaite abandonner la chaudière à gaz contre une chaudière à biomasse moins gourmande en énergie et moins polluante.
Cette mutation écologique permettrait à l’entreprise de répondre aux exigences de la loi sur la croissance verte de 2015. Et l’usine serait alors autorisée à utiliser une partie de la vapeur d’eau pour produire et revendre de l’électricité.
L’investissement est estimé à près de 80 millions d’euros.
Pour faire face à ce défi technologique et financier, le groupe Lecta espère du gouvernement français une subvention de plusieurs millions d’euros. Faute de subvention pour changer la chaudière, le groupe espagnol envisagerait, selon notre correspondant en Dordogne, de fermer une ligne de production. Soit 250 emplois directement menacés..
Sollicité une première fois, l’Etat a déjà refusé en juillet dernier, d’accorder cette subvention au motif qu’il y avait trop de demandes… À suivre…
Pour mémoire, l’usine actuelle provient des « établissements Gillet et fils », construits en 1907, au bord de la Vézère. L’usine est réaménagée en 1923 pour produire de la « pâte chimique » à partir de fibres de bois (feuillu), et, en 1931, aussi installer une machine à papier. En 1962, la société dénommée « Papeteries Condat SA » est alors créée alors qu’une seconde machine à papier est installée, destinée à produire du papier couché sans bois (papier de marque « Périgord ». Sept ans après, la papeterie est rachetée par la Cellulose du Pin (groupe Saint-Gobain) puis entrera, en 1994, dans le giron du groupe Smurfit. En novembre 1998, le groupe d’investissement anglo-saxonCVC Partners devait racheter l’usine de Condat à Smurfit, et l’intègrer dans Lecta, un nouveau groupe industriel européen spécialisé dans le papier couché.
